"J'ai croisé plusieurs fois ta grande silhouette auréolée de ta tignasse blonde, avant de faire ta connaissance quand tu as commencé à animer le club photo.
Quand je me suis retrouvée seule, tu m'as soutenue. On est presque devenue amis. Tu m'as dit (bien plus tard) que tu avais toujours un oeil attentif sur moi lors des réunions du lundi soir.
Je passais te voir dans ta boutique quand j'allais à la médiathèque. Entre deux clients on se disait nos joies, nos peines, nos doutes. Tu m'as régulièrement fait des avances malgré notre différence d'âge. Pour cette raison j'ai toujours mis un frein à ce qui aurait pu être une franche amitié.
Il y a deux ans quand ton beau-fils t'a mis à la porte de ta maison, tu m'as sollicitée pour t'héberger deux nuits le temps de te retourner. Je pensais que tu avais plein d'amis.. mais j'ai été la seule personne à qui tu t'es adressé, car j'étais la seule en fait à qui tu pouvais demander aide.
Et puis bam le confinement. Toi qui faisais un métier non essentiel tu t'es retrouvé sans rien faire dans un petit appartement, quelques semaines après une séparation difficile, sans ta fille. Après le déconfinement tu m'as dit que tu avais sombré... alcool... mais tu avais repris du poil de la bête dès lors que tu avais recommencé à travailler, et que tu te faisais aider
Cela fait six mois que je ne vais plus à la médiathèque. Cela fait six mois que je ne suis pas passée à la boutique. Je t'ai croisé avant Noël. Tu étais affairé mais tu semblais bien. Toutefois il y a eu ce post FB du 26 décembre avec ces mots ambigus qui m'ont fait sentir que tu avais un coup de grisou.
Je n'ai pas eu le temps de te souhaiter la bonne année... Hier soir j'ai reçu un mail... et ce matin j'ai lu l'avis d'obséques... Tu as décidé d'en finir de cette vie terrestre... Je te savais suicidaire... aurais-je pu t'empêcher si j'avais été plus présente ces six derniers mois ?
44 ans...
Depuis hier soir je pense à toi sans cesse".
Et cette culpabilité que l'on ressent quand on se dit qu'on aurait pu...Non, tu as fait tout ce que tu pouvais, tu lui as tendu la main quand il en a eu besoin.
RépondreSupprimerMais je comprends combien te dois être bouleversée par cette nouvelle. La situation actuelle n'aide pas les gens qui vont mal dans leur tête. Au contraire elle les enfonce.
Quant à FB, je frémis quand ma soeur poste ce genre de message...On se sent si impuissant devant le mal-être.
Mille pensées douces ma Suzame
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Merci Celestie pour tes mots.
RépondreSupprimerLes "fêtes de fin d'année " sont des moments difficiles pour les âmes seules. Certaines y succombent.
Je n'ai pas de sentiment de culpabilité. Je l'imagine enfin en paix. Je l'accompagne par la pensée pour le grand passage