lundi 28 mai 2018

Réveiller la mémoire

Hier j'étais chez ma soeur. Fêtes des mères. Ma Maman était là. Un peu tristounette mais nous lui avons quand même proposée une petite balade. Nous l'avons emmenée dans un endroit, à 15 minutes de voiture, un endroit de nos dimanches d'enfance, un endroit que nous avons fréquenté avec elle une fois grandies, une à deux fois par an car... c'est beau.


Il y a deux routes pour arriver à cet endroit. Nous avons choisi la plus facile d'accès au moulin. Pas de longue marche pour le voir. Dès que nous sommes arrivées ma Maman a dit "Oh le moulin". Puis pendant que nous nous garions "J'ai reconnu tout de suite avec l'eau".
Puis une fois dehors "C'est beau". Plusieurs fois elle a dit c'est beau.
Nous n'avons pas marché longtemps car elle avait mal à la hanche et nous n'avons pas trouvé de banc. Pourtant autrefois il y en avait le long du chemin de halage. J'y ai pique-niqué.
Et encore "C'est beau".

Dans le voiture elle a redit "C'est beau. Ca me fait pleurer". Elle a pleuré.

De retour à l'Ehpad de nouveau "C'est beau. Ca me fait pleurer".

Quand nous l'avons quittée, elle était assise le regard triste et perdu.
Ma soeur m'a dit "On n'ira plus".

Je ne sais pas trop quoi penser. Mercredi dernier nous l'avons emmenée chez le dentiste, dans son quartier, celui où elle a vécu depuis l'âge de 25 ans. L'Ehpad où elle vit est aussi dans son quartier à 150 mètres de sa maison (nous ne passons jamais devant sa maison quand nous sortons avec elle) et est le point de départ d'une promenade dans la campagne, promenade qu'elle a fait de multiples fois.
Elle ne réagit pas dans ces circonstances là. Elle ne dit pas "Je reconnais".

Et voilà ce moulin, cette rivière.....
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Réveiller la mémoire de notre Maman au risque de la voir triste.... ou la laisser s'enfoncer dans l'oubli....

dimanche 27 mai 2018

De la douleur à la bienveillance





Lorsqu'il y a une douleur physique, ce n'est pas le temps d'y ajouter nos peurs, notre impatience et nos jugements, ce n'est pas nécessaire.

Vouloir que cela nous quitte ne fait qu'ajouter à la tension et nous rendre encore plus mal, inquiet. Si nous prenions le temps d'accueillir ce qui est, tel que c'est  ! De voir cela comme une invitation à s'arrêter, à ressentir avec bienveillance ce qu'il y a dans l'instant, pas ailleurs, juste ici... sans projection, sans rien d'autre que d'être là, à respirer avec ce qui est. De constater qu'en restant là, tranquille à respirer, à dire OUI, à être AVEC... finalement tout va mieux.

Cela ne veut pas dire que le mal va nous quitter, mais ce ne sera plus problème. Prolonger d'instant en instant, laisser la paix s'installer, le corps de décontracter avec douceur et tendresse.
Rappelons-nous que la vie, le corps, les événements du quotidien ne sont pas contre nous... mais bien avec nous. Même si ce n'est pas toujours évident à comprendre.

En fait le cerveau ne peut pas comprendre cela, le coeur et le corps oui !

Laissons-nous être baigné dans cet espace d'amour infini. Rappelons-nous que nous somme cela avant toute chose.

Ginette Forget



dimanche 20 mai 2018

Lait et miel

quand tu es brisée
et qu'il t'a quittée
ne te demande pas
si tu étais
assez
le problème c'est
que tu étais tellement
qu'il  n'était pas capable de le porter

Rupi Kaur

jeudi 10 mai 2018

Vertige

Sa vie immobile
Lui donne le vertige
Au bord du précipice
Elle se sent happée
Par les ombres
Les incertitudes
L'inquiétude
L'inconnu
Les doutes
La peur

Avant de tomber dans le gouffre
Elle se redresse
Elle n'a pas le droit
Il faut rester debout
Montrer l'exemple
Alors elle sourit
Elle masque
La fragilité
La vulnérabilité
Elle se sent flotter
Elle se sent s'effacer
Survivre dans un monde brumeux

Parfois une éclaircie
Fugace
Puis revient le vertige

Bleu

Mardi dernier  Escapade à Saint Malo Marée basse Plage du Sillon Ciel bleu et vent Un interlude bienvenu