Quand je suis montée en haut du parking pour relever le courrier, j'ai senti un appel.
Etait-ce le vent ? Etait-ce le soleil ? Ou les deux.
Alors ce midi, je suis allée marcher pendant ma pause. Cela faisait longtemps (un an ?) que je ne l'avais pas fait. Confinements, autorisations de déplacement (comment justifier de me promener à 30 kms de mon domicile quand on est autorisé à 1 km?) et patacoufin...
J'ai repris le chemin de mon chemin. Il n 'a pas beaucoup changé. Très humide, je suis rentrée les bottines crottées. J'ai goûté le soleil dans mon dos, le vent dans mes cheveux. J'ai entendu la mélodie des arbres et le chant de oiseaux... Et maintenant je sais ce qui m'a appelée irrésistiblement à aller marcher ce midi. C'est l'énergie du printemps.
Chez moi le printemps arrive. Oh pas celui de mai avec son exubérance de couleurs, de parfums !
Non. Le printemps de maintenant, Celui qui frémit de toute part. Celui qui courageusement grandit dans les frimas. Celui qui fait chanter les oiseaux différemment. Celui qui fait gonfler les bourgeons sur les branches, et s'épanouir les chatons des noisetiers, des bouleaux, des aulnes... Celui qui offre un soleil plus vif, un vent plus doux. Celui qui fait s'ouvrir les fleurs de mimosa. Celui qui fait germer les graines dans les premières moiteurs de la terre. Celui qui...
Celui-là précisément qui me plaît tant. Qui me donne un coup de fouet. Qui me donne envie de respirer marcher, respirer, marcher, m'amplifier, m'expanser...
Plénitude.