jeudi 29 juin 2017

Du fil à l'étoffe de soi

De quelle étoffe suis-je ?

De la laine ? Cette laine que mes ancêtres ouessantines ont du filer l'hiver au coin de la cheminée, pendant que le vent cinglait les toits, ou au soleil d'été devant leur porte en regardant les enfants jouer dans la cour.Une laine chaude, parfois voluptueuse, parfois rêche. Non je ne m'y reconnais pas.

De la soie ? Fuyante (comme moi) mais beaucoup trop luxueuse, trop souvent chamarrée. J'ai lu plusieurs romans qui se passe dans le monde des magnaneries... et la technique de fabrication du fil soie m'inspire une certaine répulsion.. alors m'en revêtir...

Du coton. Cela me ressemble bien le coton : simple, naturel, doux, imprimé ou uni, tissé, tricoté, crocheté, noué...

Du lin. Ah le lin ! Un fil, une étoffe d'origine végétale . Une plante qui pousse en Europe, en Bretagne. La beauté d'un champ de lin en fleur... fleur bleue (ma couleur).
Une étoffe sobre, qui ne se prête pas à des motifs exubérants (le lin se porte le plus souvent de couleur unie). Une étoffe simple et chic, discrète et toujours un petit peu froissée (comme mon coeur).
Oui si j'étais une étoffe je serai Lin Bleu.

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Inspiré par ma dernière lecture chez Célestine.




samedi 24 juin 2017

D'autres regards

A d'autres regards
Elle se présente
Elle ouvre ses paupières
Au monde du dehors
Dévoile ses couleurs
Ses douceurs
Sa lumière
Le murmure de son âme
Ses rondeurs
Et ses aspérités
Son parfum bien à elle

Au fur et à mesure
Qu'ainsi
Elle se laisse admirer
A chaque fois
 - Car je l'accompagne -
A chaque fois
Ses qualités me sont révélées

De la voir à travers les yeux d'autres personnes,
Je la trouve belle
Oui
Je la trouve belle
La maison de ma mère.


mercredi 21 juin 2017

Plus forte

Elle te happe
Elle t'accroche
Te prend au ventre
Serre très fort
Elle t'insomniaque
Te palpite le coeur
Elle te vide
Te remplit aussi
Elle te suit
Sans relâche
Aux aguets
Te surveille
Sans cesse
Elle t'envahit
Elle te noie
Elle te noir
Elle te presse
Elle t'enlace
T'emprisonne
Te retient
Elle revient
Chaque jour
Plus forte





mercredi 14 juin 2017

Parler

C'est ce que j'aimerais faire depuis lundi matin.. parler, parler, parler, d'Elle.. de ce qui se passe.

Mais je n'ai plus personne avec qui parler.
Ma mère. Elle dans son monde..
Ma soeur. Je lui en ai dit un tout petit peu... Je ne veux pas l'ennuyer
Mes amies. J'en ai parlé un tout petit peu hier soir à deux personnes de la biodanza. J'ai une amie qui vient  à la maison ce week-end. J'attends son arrivée. J'ai échangé hier avec une amie "virtuelle" via messenger. Mon amie d'enfance, pas encore...


Sinon, mon ex-mari. Textos et appels téléphoniques.

Je sens au creux de mon ventre, cette envie de parler, encore, et encore pour calmer, pour calmer l'inquiétude.

Il faut que j'apprenne à gérer toute seule cette émotion. Je n'ai pas le choix.

lundi 12 juin 2017

Elle

Elle a rechuté,
Elle s'est affaiblie.
Elle a fait un malaise ce matin au bureau.
Les pompiers sont venus.
Elle est hospitalisée.
Pas de nouvelles à cette heure-ci.
Elle est loin.
Seule dans la très grande ville.
Loin de sa Mère et de son Père qui toujours ont volé à son secours.

Peut-être enfin, un déclic, celui attendu depuis si  longtemps
Peut-être enfin
Pour qu'elle fasse le nécessaire pour se tourner du beau côté de la Vie
Pour accepter de s'aimer, de se soigner et de guérir.

J'espère !




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Je décide de ne pas m'inquiéter et de lui faire confiance.

dimanche 11 juin 2017

Dans le coffre aux... trésors

... de mon grand-père

Il n' y avait pas de 



Mais des pêches et des prunes oui !


Il n'y avait pas de 



Mais il y avait, ah ça oui il y avait :




lundi 5 juin 2017

Histoire de petits pois

... oui et pourquoi pas ?
Pour une fois !

Une histoire de petits pois.

Samedi matin, au beau marché des Lices,
Dans la grande ville d'à côté
J'ai acheté des petits pois
A ce maraîcher là
Chez qui je ne vais jamais
Mais
Ma p'tite soeur m'avait dit
"Hum ces petits pois là !"

Alors hier midi j'ai cuit et mangé les petits pois, de ce maraîcher là.
Sur ma petite table ronde, installée sur la terrasse, le dos au soleil.

En dégustant les petits pois, de ce maraîcher là,
Et bien,
Ma foi
Je suis partie en voyage très loin dans mon enfance, dans mon adolescence
Au temps heureux où je passais deux mois d'été dans cette petite maison de bord de mer
Construite de ses propres mains par mon grand-père
La maison du bonheur, baignée dans l'amour de ma grand-mère.

Mon grand-père n'était pas un homme de bord de mer
Dans sa deux-chevaux bringuebalante il faisait, toutes les semaines, la navette entre sa maison de la ville et son grand jardin, et la petite (toute petite) maison de bord de mer.

Quand mon grand-père arrivait (souvent pour la fin de semaine, le jeudi ? le vendredi ? je ne sais plus, en tous les cas il était là  pour le week-end et  la messe du dimanche), c'était l'ouverture de la malle au trésor.
Le coffre de la deux-chevaux débordait des trésors de son jardin.
D'abord un très très grand bouquet de fleurs pour sa femme si aimée (ma grand-mère) : oeillets odorants, dalhias et glaïeuls principalement
Et puis des légumes à profusion, des légumes savoureux : haricots verts, tomate, pommes de terre, artichauts... et petits pois.

Pendant des années, pendant les mois d'été, je me suis délectée des légumes de mon grand-père. Et je peux vous confier que mes madeleines de Proust à moi s'appellent : haricots verts et petits pois !
Pas étonnant que je sois devenue végétarienne...

Après ce voyage dans ma jeunesse, j'ai passé l'après-midi avec ma très chère ex-belle-soeur. Nous sommes allées nous balader... et nous avons rencontré une amie de biodanza... et nous avons continué notre balade à trois... et nous avons parlé... et ma belle-soeur a évoqué son nouveau lieu de vie... dans lequel il y a une chambre tellement ravissante, perchée en hauteur, avec vue sur la ville médiévale de Fougères... que sans réfléchir j'ai dit que c'était la chambre de la Princesse au petit pois. Cela les a fait rire. Je ne leur ai pas raconté le voyage que j'avais fait le midi au pays de mon enfance...

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C'est fou ce que peut engendrer une poignée de petits pois !







Réflexion pêle-mêle

 Quand on est quitté-e  c'est comme se retrouver dans un désert sans gourde d'eau. Plus de partage, plus de toucher, plus de caresse...