mercredi 14 septembre 2016

Désemparée

... face à la confusion galopante qui envahit le cerveau de ma Maman.

Lundi : elle va déposer chez le médecin des papiers destinés à l'orthophoniste.
Hier : elle dit à mon frère que la Mairie de la commune où elle habite a fait disparaître la tombe de mon père.

Parfois elle ne reconnaît plus sa maison. "Mais pourquoi j'habite là ?". "Depuis combien de temps j'habite ici ?" "Depuis 54 ans Maman". "Ah oui. Je suis arrivée à pied".

Presque tous les jours, elle se couche vers 15 h car "il fait nuit".

Et tant d'autres choses.

Elle a des moments où elle est bien et là elle souffre car elle se rend compte. Mais en bretonne têtue, elle ne veut pas d'aide à domicile.

Nous avons réussi à faire en sorte qu'il y ait un passage une fois par semaine d'une personne qui vient pour parler, se promener avec elle, la distraire et la stimuler.. et l'habituer progressivement à avoir quelqu'un à la maison.
Intervention gratuite. 10 pas plus. Déjà trois de passées. 

Après il va falloir rentrer dans le système conventionnel avec ses tracasseries administratives... Et son coût.. et ma Maman qui est persuadée qu'elle n'a pas les moyens et qui refuse.
Elle est encore capable de comparer les prix quand je l'accompagne pour faire ses courses. Tout est trop cher. 

Elle est "fâchée" avec les chiffres, les heures, les mots, les saisons, les jours de la semaine. Elle ne se repère plus dans le temps.

Je me sens impuissante face à cette inéluctable plongée dans l'oubli.

5 commentaires:

  1. Je comprends tout à fait, Suzame, j'ai vécu la même chose avec ma maman il y a une quinzaine d'années. Et comme tu le dis si bien, on se sent impuissant. Au début de ses premiers oublis, nous l'aidions à se repérer dans le temps, l'espace. Et puis ensuite, mais bien plus tard, nous la laissions dans son imaginaire car il était trop douloureux pour elle de s'entendre dire par exemple que son mari, mon père, était mort depuis très longtemps alors qu'elle croyait qu'il était encore là, dans la pièce à côté. C'est une période très dure, et je suis de tout coeur avec toi, Suzame. Je t'embrasse fort.

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  2. Quand un parent commence à s'enfoncer dans ce processus...
    C'est vraiment très difficile pour l'entourage...
    En pensée avec toi.
    Avec beaucoup d'affection

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  3. Comme le dit Alain, pour connaitre un cas dans mes proches, je sais que c'est très difficile à vivre au quotidien
    Courage, chère Suzame...
    Je t'embrasse

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  4. J'ai connu aussi cela avec ma maman. Là où elle habitait, c'était dangereux pour elle. Nous avons assez vite décidé pour elle qu'elle vive en établissement et ce ne fut pas négatif, bien au contraire. Elle nous a seulement laissé faire pour elle.... je te souhaite de trouver les meilleures solutions.

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