mardi 4 septembre 2018

Dans la poussière d'or

Dans la poussière d'or du soleil de septembre, accrochés à la main de leur mère, les enfants trottinent vers l'école. Certains sont calmes, d'autres s'agitent. Devant la grille, les mères se saluent, les enfants se regardent en coin ou se précipitent avec joie vers leur copains.
Dans la cour les maîtresses, dans leur blouse sévère, font l'appel. Les enfants se rangent en colonne par deux. Une à une, chaque file d'écoliers s'avance pour rentrer dans la salle de classe. L'estrade sur lequel se tient le bureau de la maîtresse, le tableau noir, une carte de France au mur... Chacun va à sa place. C'est une année qui commence.

Quel souvenir de ces années d'école dans les années 60/70 ?
De la maternelle pas grand chose.
Du primaire...
En CP, la remise des prix en fin d'année. Elle était "troisième". Elle avait reçu un livre de conte qui doit encore être chez sa mère. Et du visage et du  non de l'institutrice, très douce, très gentille.
Du CE1 ??
Du CE2 ??
Du CM1- l'institutrice, son visage, son nom, ses cheveux blancs bouclés, son visage rond et bienveillant. Cette année là elle a commencé à porter des lunettes. Et le premier jour qu'elle portait ses lunettes, elle est arrivée en retard et s'est fait remarquer...ce qu'elle ne voulait surtout pas.
Du CM2 - la classe ronde, la classe de la directrice, cette grande femme aux cheveux gris au visage paisible. Les leçons de chant en direct à la Radio. Les sauts à l'élastique dans la cour, pour lesquels elle était douée. Et puis la méchanceté de deux filles qui se sont acharnées à se moquer d'elle pendant toute l'année. A l'époque on ne parlait pas encore de harcèlement, mais cela existait déjà. Et la fille de la directrice, qui passait parfois voir sa mère pendant la récré. Une fille déjà grande, une presque femme qu'elle trouvait tellement belle et qu'elle admirait.

Et puis l'encrier en porcelaine sur le bureau. La maîtresse qui le remplissait d'encre violette. Le stylo plume. Le buvard rose. Le calcul mental (en CM2 tous les jours au début de la journée de classe-beurk). Les marelles dessinées à la craie. Les jeux de balles au mur en chantant une comptine. Les rondes. Les poésies et fables apprises.

Pendant toutes ces années, pour le dernier jour de classe, elle offrait à la maîtresse, une plante que sa Maman avait patiemment fait pousser à partir d'une bouture, une impatiens. Et les maîtresses recevaient ce cadeau avec sourire.

A l'école on allait à pied. On revenait à pied. Ceci donc quatre fois par jour. Peut être que son père la conduisait en voiture parfois ? Peut être elle ne se s'en souvient pas.

En CM1, CM2 elle a voulu manger à la cantine pour avoir plus de temps avec ses copines. C'était sympa les copines. Mais l'omelette aux pommes de terre... Elle en vomissait.

Cinq années de sa vie d'écolière en quelques lignes hâtives. 
______

Le soleil déploie toujours sa poussière d'or en septembre... les enfants vont toujours à l'école.
Cela fait longtemps qu'elle n'accompagne plus les siens... Le temps passe.. .efface les souvenirs... enlace la nostalgie.

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En écho au magnifique texte de Célestine.




Impatiens..

8 commentaires:

  1. Un texte un peu nostalgique en effet... Beaucoup de choses ont changé ;-)
    Elle aurait pu aussi parler du cartable qui faisait toute la scolarité.. du piquet! ... des leçons de morale en début de journée... des maîtresses qui ne voulaient pas de ratures et faisaient tout recopier.. de celles qui demandaient qu'on lui montre ses mains (propres) avant d'aller s'asseoir..
    Et la distribution des prix, c'est vrai, un sacré moment!
    Bonne journée

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    1. C'est parce que je ne suis jamais allée au piquet !

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  2. Merci pour ce merveilleux clin d'oeil à mon texte de rentrée...
    Séquence nostalgie...c'est joliment écrit, cette poussière d'or. Ça me plaît beaucoup.
    Merci Suzame
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. De rien Célestine... c'est avec plaisir sincère ce clin d'oeil.

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  3. Il faut bien avouer que j'ai nourri quelques envies à l'égard de ceux et celles qui ont eu la chance d'avoir une enfance scolaire qui a les apparences d'un certain bonheur. Ce n'est pas mon cas, je l'ai évoqué plusieurs fois.
    J'ai connu les éléments d'ambiance que tu exprimes. Sauf que « la maîtresse » était une sorte de laideron à moustache, toujours habillée de noir, vieille fille évidemment, et qui sentait plus la naphtaline que l'eau de rose.
    Elle m'avait pris en grippe. Normal. Paraît que j'étais insupportable… donc, normal, j'avais droit des punitions réitérées des sévices corporels.

    Quand sont évoqués les histoires d'encrier, de bureau d'écolier, d'encre violette, de cahier à carreaux,… tout cela me fout toujours la nausée !
    C'est terrible à dire : on ne s'en débarrasse pas, même à mon âge avancé, très avancé.

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    1. Je comprends AlainX ta nausée.
      Souvenirs d'enfance douloureux que tu n'as pas réussi à effacer.

      Ma Maman m'a dit un jour "Je suis née à 16 ans". Elle, elle a effacé toute son enfance et je ne sais pas grand chose de cette période de sa vie. Trop de douleurs. Elle ne voulait surtout pas en parler.

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  4. Tout comme toi, Suzame, j'ai de bons souvenirs de cette période. Les institutrices étaient toutes gentilles, celles de CM1 et CM2 un peu plus sévères, mais comme j'étais une bonne élève, tout allait bien pour moi. J'ai vraiment aimé ces années, j'en ai parfois la nostalgie, j'étais heureuse et insouciante.
    Merci pour ce texte, Suzame, j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire. Bel après-midi.

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    1. Je ne sais pas si mes souvenirs sont bons... En tous les cas ils ne sont pas douloureux :-)

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