lundi 15 juillet 2019

La route

Pour aller du bureau à la maison il y a plusieurs chemins.

Le plus direct : 4 kms de route de campagne, puis la quatre voies, puis le périphérique (et ses ralentissements), puis une autre quatre voies  et l'arrivée dans la commune où j'habite avec son rond-point d'entrée saturé aux heures de pointe. C'est mon chemin habituel.

L'intermédiaire : le trajet que l'on appelle ici "la seconde ceinture". Très chargé aussi, tout aussi stressant quand il y a de la circulation... Et si tu es derrière un camion ou pire un tracteur, impossible de doubler.

Et puis il y a le troisième qui va  au large dans la campagne. Celui là je ne l'utilise pas souvent. Sauf ces derniers temps où je l'emprunte deux fois par semaine.
Celui là est beaucoup plus long en kilomètres et en temps. 
Celui là me fait traverser quelques toutes petites villes et voyager dans la campagne.
Celui là m'émerveille, celui là  me fait frémir au rythme des saisons.

Au printemps les bas-côtés à l'herbe tendre étaient étoilés de primevère.
Puis ce furent au tour des marguerites d'illuminer le chemin. Le rose pourpré des digitales a suivi.

Les champs changent de couleur. Brun de la terre dénudée en hiver. Vert tendre du blé qui pousse. Jaune éclatant du colza en fleur.  Vert doux de l'orge qui se balance au vent léger. Vert gris bleu du blé.
Et puis l'été tout devient doré. L'or de l'orge et des blés murs. L'or de la chaume une fois les champs moissonnés. Les bottes de pailles rectangulaires ou rondes qui parsèment le paysage de  leur paisible géométrie.
Dans tout cet or, le maïs luit de son vert puissant.

Il y a les arbres.
Il y en a un notamment, assez frêle, mais au houpet fier. On le voit de loin. Il semble planté au milieu d'un champ. Mais une fois la petite côte montée et le virage contourné, il est là au bord de la route tel un point d'exclamation. Et je me fais le plaisir à chaque fois de vivre ce moment de sa révélation.

Et les ruisseaux avec leurs frênes ombrageux, leur joncs, leurs saules, leur salicaires.

Et tant encore.

Cela fait quatre semaines que j'avais envie de vous raconter cette route.

Ce soir encore je vais la vivre. Depuis jeudi dernier son paysage aura changé... et je me remplirai les yeux et l'âme de cette beauté campagnarde simple et authentique.


4 commentaires:

  1. Ces derniers temps, aurais-tu grandi en sagesse ? Celle de savoir que le temps de nous emplir de belles choses nous est compté, et que le bonheur n'est pas au bout de la route. Le bonheur, c'est cette route que tu as bien raison de prendre, parce qu'au final, elle n'a que des avantages : tu roules moins vite, donc tu pollues moins, tu fais du bien à ton âme, donc à ton corps, donc tu auras moins besoin de médicaments qui polluent...
    J'ai adoré ton billet
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    1. Je ne saurai dire si j'ai grandi en sagesse.
      Je contemple la beauté même en circulant sur une voie rapide. Il s'agit juste de savoir regarder et d'ouvrir son âme.
      Le bonheur est sur toutes les routes !
      Bises Madame la Fée
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  2. Un chemin de traverse comme je les aime.

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    1. @Bonheur du Jour.. merci d'être venue te promener sur ce chemin !

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